Contamination Gerboise bleue
Premières zones de contamination de Gerboise bleue
Une carte de l’armée française de 1960 déclassifiée en 2013, est publiée parle Parisien. Non, vous ne rêvez pas, j’ai bien dit en 2013. Plus d’un demi siècle a passé. Pourquoi? Pourquoi persister à se taire un demi siècle. Cacher quelque chose pendant plus d’un demi siècle : de quoi justement exciter à juste titre les suspicions les plus graves. Des faits se sont déroulés mais sont toujours inadmissibles, inavouables, cinquante années plus tard et plus? Pourtant au pays des droits de l’Homme, la transparence est une vertu aussi considérée et noble que l’honnêteté, la franchise. Bref, la carte montre que les retombées radioactives… Afrique de l’Ouest, jusqu’en Centrafrique, Afrique du Nord et surtout Europe de l’Ouest touchées jusqu’en Belgique. Elles atteignent la Scandinavie en mars.
- Voilà le péché capital. Comme pour les crimes de guerre, la Shoah et les massacres de la seconde guerre, l’Europe est touchée en plein cœur. Inadmissible. Impensable. Inconcevable. Invraisemblable. Surtout pas démocratique. Totalitaire. Dictatorial. Dame Nature. Tellement triste. L’homme et la raison d’État cyniques. Nous verrons plus tard les mobiles et les motivations de chacun.
L’INFO. « Une carte de l’armée française de 1960 déclassifiée en 2013 montre que les retombées radioactives du premier essai nucléaire français dans le Sahara algérien ont été beaucoup plus importantes que celles admises à l’époque, s’étendant à toute l’Afrique de l’Ouest, le centre de l’Afrique et au sud de l’Europe, “selon le document publié vendredi parLe Parisien”. Cette carte montre bien que, jusqu’au treizième jour suivant l’explosion aérienne, le 13 février 1960, de Gerboise Bleue, la première bombe française, les premières retombées radioactives se sont étendues à l’Afrique de l’Ouest et au sud-est jusqu’à la Centrafrique ainsi qu’au nord sur l’ensemble du Maghreb, puis sur la côte espagnole et la Sicile ».
« Sur cette carte, les mesures de l’armée française montrent que loin de rester cantonnées au désert, les retombées ont recouvert toute l’Afrique du Nord et même subsaharienne », poursuit le Parisien. « On constate ainsi que 13 jours après le tir … des retombées radioactives atteignent les côtes espagnoles et recouvrent la moitié de la Sicile », ajoute le quotidien. « Les militaires reconnaissent qu’à certains endroits les normes de sécurité ont été largement dépassées : à Arak, près de Tamanrasset, où l’eau a été fortement contaminée mais aussi dans la capitale tchadienne de N’Djamena », poursuitle Parisien. L’eau d’un grand lac africain qui désormais meurt lentement de sa belle mort pour de multiples raisons dont le désormais apocalyptique réchauffement du climat.
Dare-dare, des maladies cardio-vasculaires apparaissent corroborées par un ensemble de signes et de symptômes perceptibles. « La carte du zonage des retombées montre que certains radioéléments éjectés par les explosions aériennes, tel l’iode 131 ou le césium 137, ont pu être inhalés par les populations malgré leur dilution dans l’atmosphère », affirme Bruno Barillot, un spécialiste des essais nucléaires cité parLe Parisien. Or, selon cet expert, « personne n’ignore aujourd’hui que ces éléments radioactifs sont à l’origine de cancers ou de maladies cardio-vasculaires ».
« Classée secret-défense par l’armée pendant des décennies », cette carte à été déclassifiée le 4 avril 2013 « dans le cadre de l’enquête pénale déclenchée par les vétérans des campagnes d’essais nucléaires français (dans le Sahara au début des années 1960, puis en Polynésie dans les années 1970) », précise le quotidien.
l’article sur la première bombe atomique dite Gerboise bleue, de février 1960, publié seulement en 2014 (sic), 54 ans après les événements dans une rubrique info, est illustré par une photo de l’Ahaggar et non du Touat à Reggane lieu de l’explosion. Nous ne sommes pas à 700 kilomètres à vol d’oiseau prés.
Tous aux abris. Nous ne sommes pas loin de Bidon 5. Drôle de nom. Un lieu-dit. Oui mais contrairement à ce qui s’est passé durant les guerres mondiales, ici, il n’y a pas d’abri. Le Sahara s’étend à perte de vue. Lorsque l’on arrête les véhicules tout-terrains, on entend le bruit du silence siffler doucement dans les oreilles.
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