Sahara sous dictature de la régence d'Alger, Pillage et Faillite

Du pillage forcené

à la faillite

D’abord les spoliations des ”marsiens” (Combattants de la dernière minute révélés au Cessez- le-feu le 19 mars 1962), puis haro sur les biens vacants, politique de la terre brûlée, épuration, fiel et gabegie. Chacun son tour. Autogestion, socialisme, révolution agraire, volontariat, industrie industrialisante, révolution culturelle, révolution pastorale, révolution mondiale et générations spontanées d’anciens combattants toujours plus nombreux, plus jeunes, sous l’œil d’un colonel qui tue au revolver, de ses propres mains, dans les cimetières ou prés d’un trou creusé à la hâte. Les cadavres rejetés par l’oued Mazafran, ceux des forêts ou de quelque tombe du cimetière El Kettar, en attestent les témoins oculaires et les Sdf qui fréquentent ces lieux. Les médecins réquisitionnés procèdent à l’examen du légiste et décrivent les pendus du week-end aux arbres du domaine Bouchaoui, ex-domaine Borgeaud, prés du Club des pins. Ils se reconnaîtront. Première étape la peur, seconde étape : atteindre l’âge d’or de la contrebande d’État transaharienne.

Objectif : piller ce qu’il est possible de piller au Sahara : l’or, l’uranium, le diamant, le tungstène, les terres rares, le pétrole, le gaz et le hélium qui va avec, l’eau, le gaz de schiste…

L’armée se sert à satiété par la volonté des baïonnettes ou prosaïquement sous la menace de la torture, des disparitions, des incarcérations, des viols, des blindés et des kalachnikovs bariolées en tenue de combat ou déguisées en civil à l’ombre de tout un chacun. Villa suzini et rue cavaignac sont toujours d’active si cela peut faire plaisir aux défunts généraux Aussares, Massu ou aux colonels Bigeard, Trinquier, Godard ou à son capitaine parachutiste Paul-Alain Léger chef du Groupe de renseignements et d’exploitation (GRE). Sans aucun doute, là où ils sont, les généraux Challe, Zeller, Jouhaud et Salan exultent.

Mais revenons à nos moutons, comme dirait Gad El Maleh, revenons à nos chameaux comme dirait El Bekri. Les néophytes de la rapière d’Alger, gloutons obsédés de leur état, vont tellement dépecer ce nouveau pays qu’ils vont en saper l’économie. Chaque général détient jalousement un secteur : l’agro-alimentaire, les produits pharmaceutiques, le textile, le portuaire, l’électro-ménager, l’automobile … Il ne restera bientôt qu’un immense champ de ruines, de cadavres. Pire qu’à Waterloo, à Austerlitz ou à Solférino. La Bérézina. Le métal devient poussière. La déroute s’annonce tambour battant.

Au Sahara, chaque ville devient l’objet d’un colonel ou d’un général, sa chasse gardée. Son regard peut transpercer les autochtones qu’il ne voit pas. Ils doivent être invisibles, hormis une infime minorité qu’ils ont réussi à corrompre et à rendre servile. À ses yeux, ils sont transparents. Ils doivent raser les murs sinon gare.

Une fois la peur installée, l’économie du Sahara est mise en coupe réglée. On partage le gâteau avec les majors du monde entier, sauf avec les Sahariens. Le dépeçage est tellement minutieux qu’il ne restera bientôt plus rien du cadavre de la bête. En plus des majors, les charognards du régime d’Alger sont passés par là. De nombreux pays ont participé à l’équarrissage de la bête. C’est de bonne guerre. Tous ont allègrement pillé le Sahara mais le plus nauséabond reste le régime d’Alger : la hyène vorace, insatiable, gaspilleuse. Alger ne réinvestit rien si ce n’est dans la gabegie, l’incompétence et le détournement. Pas le moindre mot critique n’est permis, sinon pan pan. Les cerveaux sont lavés à outrance par le média pantin. Tout un chacun doit se croire dans le meilleur des mondes dans la république du superlatif et de l’orgueil démesuré. Au pays des fortunes indélicates, le château de carte va s’écrouler. Les fans de l’économie de marché n’y peuvent rien. La bombance et la comédie auront duré 60 ans. Leurs avoirs sont déposés en Suisse, aux USA ou ailleurs. Elle est loin la belle révolution, très loin. Que de dégâts, de misères, de souffrances, d’occasions ratées, de temps perdu. Les chiffres et autres statistiques sont faux. Nul n’est besoin de rentrer dans le détail, cela est désormais de notoriété publique, écœurant. Voler le Sahara n’est pas une bénédiction. Au contraire.

Bien mal acquis ne profite pas.


À qui profite le crime nucléaire au Sahara? / chekib abdessalam
Nucléaire, bactériologique, chimique,
biologique, balistique, spatial, pétrole, or

Préface d’Abderrahmane Mekkaoui / Collection Allure saharienne, libre de l’Atlantique à l’océan Indien, © alfAbarre, 2021 / 24, rue Le Brun, 75013 Paris (les Gobelins) / http ://www.alfabarre.com / editions@alfabarre.com / ISBN 978-2-35759-105-9 / EAN 9782357591059 / ISBN 978-2-35759-107-3 (Ebook - epub) / ISBN 978-2-35759-106-6 (Ebook - pdf)


Azaouad
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