Base d'armement biologique

Dec 2, 2020 · 7 mins read

Pseudo dévoilement de l’affaire de la base d’armement biologique

Revenons au pseudo dévoilement de l’affaire de la base d’armement biologique… ce qui pourrait s’avérer deux décennies plus tard, pour Bouteflika, un grand scandale inadmissible ne sera en fait qu’un énième petit plouf de la propagande du Fln-Goebbels-présidence-sécurité-militaire d’El-Mouradia-Taggarins (Régence d’Alger). Aucune émotion, le public est déjà fatigué de ces pitreries. Concurrencée par les énièmes mandats illégaux successifs de Bouteflika et la guerre des généraux, l’affaire tombe vite dans l’oubli. En quelques jours. Pas de buzz, ce n’est, indubitablement, qu’un plouf de plus ou de moins.

Selon Le Quotien d’Algérie du 20 décembre 2020, l’existence de la base militaire de B2 Namous de 100 kilomètres de long et de 60 kilomètres de large, serait une révélation-choc du Nouvel Observateur. Pourtant crée en 1935, elle restera en activité au moins jusqu’en 1986 avec l’accord des plus hauts responsables du régime militaire d’Alger. Une chronologie qui tue.

Les expérimentations

Les expérimentations de B2 Namous complètent celles de la base de Mourmelon en Champagne dédiée aux armes faiblement toxiques. À nous le faiblement toxique, au Sahara le puissamment venimeux. Les expérimentations grandeur nature et les armes les plus dangereuses seront testées à B2 Namous, bien entendu. Grenades, mines, bombes et missiles porteurs de munitions chimiques, tirs réels d’obus d’artillerie, armes de « saturation avec toxiques chimiques persistants », opérations d’épandages d’aérosols, de produits organiques et de substances des plus dangereuses (gaz moutarde, phosgène, VX, VM, satin, tabun, sarin, cyanide, hexafluorure de soufre, anthrax …).

La division Programme de l’État-major des armées françaises, précise en 1967 : « L’effort doit porter essentiellement sur l’étude des agents chimiques, mortels et incapacitants, et des agents bactériologiques ; sur la protection contre ces agents ; et sur la définition de systèmes d’armes susceptibles de les mettre en œuvre (…) La réalisation industrielle d’armes chimiques et bactériologiques sera éventuellement entreprise après l’achèvement du programme nucléaire ». Fin de citation, sans commentaire : sachant que la base de B2 Namous est opérationnelle depuis 1935 donc bien avant le démarrage du programme nucléaire. Elle hérite des premières armes au gaz moutarde de la Première Guerre mondiale et de l’ancêtre du napalm qui sera abondamment utilisé par l’Espagne et la France contre la résistance du Rif en 1929.

Nador : massacre de masse à l’arme chimique des hommes et de leurs chevaux (Espagne avec la complicité de la France et de la Grande Bretagne) Winston Churchill : « Je ne comprends pas la sensiblerie par rapport à l’utilisation du gaz contre des tribus non civilisées »

Le concept original

En fait B2-Namous est un concept. Concrètement le terrain d’expérimentation s’étend de l’Est et du Sud de Figuig à Beni Ounif, Béchar, Kenadsa-Laouinet, Hammaguir, Tinfouchy„ du Sud d’Al Abiod Sidi Cheikh, où prend sa source l’oued Namous, au Gourara englobant l’erg Occidental, Erg Chech, la Hamada jusqu’au confin nord de la Trarza et de l’erg Taoudenni.

La course

La course aux armements met en danger l’humanité dès la Première Guerre mondiale. Au Sahara, les trois armes seront représentées, terrestres, navales et aériennes. Depuis 1935, sont testés aéronefs, gaz toxiques, lance-flammes, chars d’assaut, artillerie, engins balistiques et radars, engins anti-engins, armes chimiques, bactériologiques, armes nucléaires tactiques, lanceurs et préparation à la guerre biologique défensive et offensive.

On observe dès les années cinquante, des progrès considérables et des mutations importantes. Les arsenaux d’armes biologiques sont perfectionnés. Les expériences ont lieu sur des zones d’impact d’une à plusieurs dizaines de kilomètres de diamètre, aujourd’hui pouvant largement dépasser la centaine de kilomètres. Les dispositifs de sécurité sont également testés. L’arme biologique permet à faibles doses d’impacter de vastes espaces de l’ordre de plusieurs centaines de milliers de kilomètres carrés. Selon l’agent expérimenté et la météo des vents, le nuage armé atteindra des centaines de kilomètres voire des milliers en balayant efficacement de très longues distances. L’arme biologique permet de tester et d’agir sur les résistances microbiennes aux antibiotiques de différentes générations. Les expérimentations vont permettre par exemple de tester les doses létales d’infection, d’augmenter la virulence de nombreux agents biologiques et viraux liés à des maladies contagieuses comme le choléra, la peste, le typhus, le Sida, la fièvre jaune, le Ebola, les grippes et encéphalites, etc… Ses expériences permettent aussi de rendre complètement inefficaces les vaccins, les traitements et les thérapies médicales connues. Il s’agit bel et bien d’armes dites de destruction massive qui peuvent anéantir un ou plusieurs pays et qui mettent en danger de mort l’humanité. De plus les moyens de se défendre contre cette guerre biologique ne sont pas maîtrisés et demeurent aléatoires même s’ils sont eux aussi testés sur le terrain.

L’ADN

En matière d’armes spéciales biologiques, d’infimes doses de produit à faible coût de production, de stockage, de réserve, de transport et de dissémination, octroient à son détenteur un pouvoir de destruction qui dépasse l’imagination. Elles utilisent des organismes vivants, des germes pathogènes, des bactéries, des bacilles, des virus, des poisons stérilisants, des champignons, des venins, des micro-organismes, des ferments, des toxines, des molécules, et divers agents viraux pouvant entraîner des modifications génétiques ou de l’ADN.

Pour l’armement chimique, on se trouve dans le même schéma et non plus dans celui de l’utilisation classique des gaz incendiaires de combat : après la distillation pétrolifère, le gaz gélifié^37 augmenté d’aluminium, de sodium ou de phosphore blanc qui colle à la peau, désormais

  1. À base d’essence, de benzène, de polystyrène ou de kérosène savonneux
Voie cutanée ou voie respiratoire

une simple goutte de produit par voie cutanée ou inhalation par voie respiratoire entraîne l’inhibition et la mort. Une base d’expérimentation doit disposer de fours, de chambres de réfrigération, de nombreuses canalisations, de magasins, de structure zoologique, de laboratoires de statistiques et d’analyses d’échantillons et de prélèvements de sols, de plantes, de sang, d’urines etc, de périmètres définis, de sites d’évaluation et d’essais, de spectromètres de mobilité ionique, de détecteurs sophistiqués, de testeurs d’équipements, de kits de protection et autres installations. De plus, les gaz neurotoxiques, par exemple, paralysant et mortels, sont à la fois sans saveur, inodores et invisibles. Les substances testées s’attaquent au système nerveux, aux muscles et aux principaux organes du corps humain. Certains agents peu volatils à concentration élevée sont encore plus dangereux et persistants. Ils se déposent sur les sols, les cultures, les plantes, les arbres et les habitations et ne s’évaporent pas. Les dispositifs de défense contre de telles armes spéciales sont expérimentés et ne semblent pas très efficaces en cas d’attaque ennemie en faisant usage.

Diverses fusées, missiles, bombes et autres vecteurs sont également testés.


Bien mal acquis ne profite pas.


À qui profite le crime nucléaire au Sahara? / chekib abdessalam
Nucléaire, bactériologique, chimique,
biologique, balistique, spatial, pétrole, or

Préface d’Abderrahmane Mekkaoui / Collection Allure saharienne, libre de l’Atlantique à l’océan Indien, © alfAbarre, 2021 / 24, rue Le Brun, 75013 Paris (les Gobelins) / http ://www.alfabarre.com / editions@alfabarre.com / ISBN 978-2-35759-105-9 / EAN 9782357591059 / ISBN 978-2-35759-107-3 (Ebook - epub) / ISBN 978-2-35759-106-6 (Ebook - pdf)


Azaouad
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